Station de bus. Là, c’est confortable, le bon bus, avec le bon prix, et l’assurance d’aller vers la bonne destination. En sortant de la ville, on croise un bus qui manifestement a fait un tonneau et qui rentre tranquillement (sans passagers).
Au bout d’une heure, on change pour un camion plateau, cinquante personnes, on est tous debout. J’ai soif, je sors ma bouteille d’eau, un paysan me demande par geste s’il peut boire, mon ‘guide ‘ me dit « tu peux refuser », refuser de l’eau ? je tends la bouteille, il boit, s’étrangle et décore le goulot d’un superbe glaviot de la couleur et de la grosseur d’une huitre. Il l’essuie et me la retend. Mon guide l’interpelle, moi ça me fait sourire. Il a manifestement plus besoin de mon eau que moi de ses microbes. 
Arrivé dans le village, qui s’est transformé en ville. Il y a deux hôtels tout neufs, dont mon guide m’explique qu’ils sont ouverts quinze jours par an, ces quinze jours-ci. 

La riante Kaili possede une gare routière. Je ne suis pas mécontent de constater que je ne suis pas le seul analphabete.
Ce bus rentre à vide, après quelques galipettes dans un ravin